Dans la villa abandonnée qui domine la baie de Roquebrune, il reste quelque chose de son ancien propriétaire, Albert-Kahn, et de l’entreprise folle à laquelle il a voué sa vie : recueillir et sauver les images du monde. Découvrant que cette demeure est liée à ses plus anciens souvenirs, Hélène Gaudy part revisiter les lieux de l’enfance, tissant un réseau de correspondances entre ces vestiges et leurs habitants — entre l’architecture, l’image et le paysage.
4ème de couverture
L’image vient juste avant la nuit. Bientôt, les ombres des palmiers vont gagner tout le ciel. Au-dessus de la zone plus mate de la mer, une lueur de feu s’apprête à sombrer. L’image arrête le temps, comme toutes les images, mais celle-ci semble échouer à le figer tout à fait. Déjà, on sait que le temps va gagner. Les teintes vont s’assombrir et la mer disparaître. On sent la fraîcheur humide venue de l’herbe et du rivage, le désir de l’abri.
Hélène Gaudy, autrice de Villa Zamir
Née en 1979, Hélène Gaudy a étudié à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Membre du collectif Inculte et du comité de rédaction de la revue La Moitié du fourbi, elle a mené de nombreux projets mêlant l’image et le paysage. Elle est notamment l’autrice de Grands Lieux (Joca Seria, 2017), Une île, une forteresse (Inculte, 2016), Plein hiver (Actes Sud, 2014) et Vues sur la mer (Les Impressions nouvelles, 2006). Son dernier roman, Un monde sans rivage (Actes Sud), à partir des photographies lacunaires d’explorateurs disparus, a figuré dans la sélection du prix Goncourt en 2019.