Plonger dans l’image du dos d’un homme anonyme sur lequel a été tatoué un ensemble de signes, s’y aventurer pour tenter de saisir un peu de ce que fut ce début de XXe siècle, voyager grâce à cette « cicatrice parlante » au quatre coins du monde, rencontrer et donner à voir un peuple resté invisible à nos yeux depuis en mobilisant des autochromes conservés dans les archives de la planète d’Albert-Kahn.
4ème de couverture
Je suis au milieu. Je suis au milieu d’histoires. Elles m’encerclent les histoires ; elles me cernent, elles m’étouffent. Car les images, croyez-moi, ça fait des histoires. Il ne faut pas croire ceux qui affirment sur un ton péremptoire : « sage comme une image ». Les images ne sont pas sages, elles sont au contraire très agitées, animées, devrais-je dire. On ne peut pas les ranger comme ça dans une boîte ; il faut s’en débrouiller. Et moi, je dois faire avec elles. Il faudra bien qu’elles s’entendent, qu’elles acceptent que je les classe, que je les ordonne, que je les décrive, que je les traduise en mots.
Philippe Artières, auteur du Dos de l’histoire
Historien, directeur de recherches au CNRS au sein de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux de l’EHESS, Philippe Artières travaille sur les écritures ordinaires aux XIXe et XXe siècles ; il développe des recherches sur les « archives mineures », tentant de contribuer à une histoire du sujet en Occident. La question de l’écriture de l’histoire anime son travail, l’amenant à expérimenter des formes de narration alternatives : montages, expositions, fictions d’archives.
Il a notamment publié : Vie et mort de Paul Gény (Seuil, 2013), Rêve d’histoire (Verticales, 2014), Le Dossier sauvage (Verticales, 2019), Histoire(s) de René L. (Manuella Ed., 2022).